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PROJET p-VISCONTI

Le projet p-VISCONTI est porté par l’ANRS, le Consortium ANRS Rhiviera et l’INSERM.

CONTEXTE

Les traitements antirétroviraux ne permettent pas d’éradiquer le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) de l’organisme. Le virus persiste dans de cellules dites réservoirs qui sont à l’origine du rebond viral si le traitement est interrompu, imposant une prise en charge médicamenteuse à vie.

L’étude ANRS EP47 « VISCONTI » a mise en évidence une rémission durable de l’infection par le VIH chez 27 sujets infectés, 26 d’entre eux ayant initié un traitement lors de la primo- infection. Bien que le virus persiste, cet état de rémission permet à ces sujets d’interrompre durablement toute intervention thérapeutique sans dégradation de leurs paramètres cliniques et immunologiques.

Le consortium RHIVIERA a pour but l’identification des mécanismes associés au contrôle de l’infection par le VIH après arrêt du traitement et le développement de nouvelles stratégies permettant d’augmenter la possibilité de rémission.

Le projet p(rimate)-VISCONTI mime dans un modèle macaque d’infection SIV les conditions de l’infection VIH et de son traitement durable chez l’homme. Nous combinons des analyses immunologiques, virologiques, pharmacologiques et de l’imagerie in vivo pour cartographie la dynamique des réponses immunitaires et le réservoir viral suite au traitement antirétroviral, précoce (initié 28 jours après l’infection) ou retardé (6 mois après l’infection), et son interruption 24 mois plus tard.

RÉSULTATS

Les résultats de l’étude p-VISCONTI démontrent que l’initiation du traitement antirétroviral 28 jours après l’infection favorise le maintien durable du contrôle viral après l’interruption du traitement. A la fin du suivi, 12 mois après l’interruption du traitement, 9/11 animaux traités à J28 étaient devenus des contrôleurs après arrêt du traitement antirétroviral. Ce taux est significativement supérieur à celui des animaux qui avaient été traités à M6 (3/12 contrôleurs après arrêt, p=0.02) et encore plus importante si on le compare au taux de contrôleurs observé dans un groupe d’animaux n’ayant jamais reçu du traitement antirétroviral (1/17 contrôleurs, p<0.0001). Le maintien du contrôle de l’infection après l’arrêt du traitement est accompagné par une augmentation de l’activité antivirale des cellules T CD8 anti-SIV chez les sujets traités à J28. Cependant cette activité antivirale n’est pas observée ni pendant la primo infection (avant tout traitement) ni après l’arrêt du traitement chez les animaux traités à M6 (à l’exception de ceux qui deviennent contrôleurs). Nos résultats montrent que le traitement précoce permet une réponse antivirale « secondaire » plus efficace contre le virus après interruption du traitement que durant la primo infection.

PERSPECTIVES

L’étude p-VISCONTI a démontré que l’initiation du traitement anti- rétroviral 4 semaines après l’infection favorise la rémission de l’infection par le SIV. Ces résultats confirment les hypothèses émises à la suite des observations de l’étude VISCONTI chez l’homme. Les résultats de p-VISCONTI montrent les effets néfastes d’un délai de démarrage du traitement de 6 mois (pourtant assez précoce par rapport à la situation clinique chez l’homme) sur la probabilité de contrôle après interruption du traitement. Les résultats de p-VISCONTI suggèrent que le rôle précoce de la réponse NK et la maturation optimale de la réponse T CD8 pendant la phase de traitement sont importantes pour le contrôle après l’arrêt du traitement. De multiples autres analyses sont en cours pour finement cartographier la distribution et l’évolution du réservoir viral et les réponses immunitaires et la distribution des antirétroviraux dans les tissus de ces animaux tout au long de l’infection.

Nous envisageons par la suite d’utiliser de nouvelles approches thérapeutiques (immunothérapies, reprogrammation cellulaire) pour pouvoir indure un état de rémission chez des animaux qui auront initié un traitement antirétroviral tardivement.

PUBLICATIONS RÉCENTES

1. Lemaitre J., et al. Mass Cytometry Reveals the Immaturity of Circulating Neutrophils during SIV Infection. Journal of Innate Immunity. 2020.12:170-181.

2. Mikhailova A., et al. Antiapoptotic Clone 11-Derived Peptides Induce In Vitro Death of CD4 + T Cells Susceptible to HIV-1 Infection. Journal of Virology. 2020;94(14):e00611-20.

3. Asier Sáez-Cirión and Irini Sereti. Immunometabolism and HIV-1 pathogenesis: food for thought. Nature Reviews Immunology. 2020.21: 5-19.

4. Passaes C., et al. Optimal Maturation of the SIV-Specific CD8 + T Cell Response after Primary Infection Is Associated with Natural Control of SIV: ANRS SIC Study. Cell Reports. 32(12):108174.

5. Huot N., et al. SIV-induced terminally differentiated adaptive NK cells in lymph nodes associated with enhanced MHC-E restricted activity. Nature communications. 2021.12,1282.

6. Huot N., et al. Role of NKG2a/c+CD8+ T cells in pathogenic versus non-pathogenic SIV infections. iScience. 2021.24(4)102314.

7. Passaes C., et al. Ultrasensitive Detection of p24 in Plasma Samples from People with Primary and Chronic HIV-1 Infection. Journal of virology. 2021.95(14).